La crise du covid-19 a engendré une crise économique sans précédent. Le taux de chômage et de défaillance d’entreprise explose dans la plupart des secteurs d’activité.
De plus en plus de personnes se lancent dans la création de leur entreprise. En 2019, l’Urssaf dénombre plus de 1,7 millions micro entreprises, soit une augmentation de plus de 26 % par rapport à 2018. Le nombre d’immatriculations suit les mêmes courbes de croissance avec plus de 570 000 nouvelles micro entreprises sur un an.
Force est de constater que l’entreprise individuelle (la micro entreprise est une forme allégée de l’entreprise individuelle) a le vent en poupe. Les personnes voient la création d’entreprise comme une opportunité pour rebondir après un licenciement, une période de chômage ou encore d’inactivité.
La législation a beaucoup évolué ces dernières années pour faciliter les démarches de création d’entreprise et notamment à travers la micro entreprise. D’ailleurs, la micro entreprise attire de plus en plus les jeunes diplômés, les personnes en reconversion professionnelle mais aussi les salariés qui souhaitent développer une activité complémentaire.
Mais, comment ces centaines de milliers d’entrepreneurs ont-ils financé leur projet ? Comment créer son entreprise sans apport ?
Vivre de sa propre activité est le rêve de beaucoup de personnes. Mais avant d’arriver à ce résultat vous devez vous interroger sur la nature de l’activité que vous envisagez de développer.
ENTREPRENDRE SANS APPORT ET SANS PRET, C’EST POSSIBLE
Si vous ne possédez pas les fonds nécessaires, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
- Souscrire un prêt bancaire
- S’inscrire sur une plateforme de financement ou d’investissement participatif
- Obtenir des financements privés
- Choisir une activité qui ne nécessite pas d’investissement
L’obtention d’un financement permettra de développer votre activité plus rapidement. Un apport sera aussi indispensable si vous voulez créer une entreprise d’achat / revente de biens ou des activités qui nécessitent des investissements importants.
L’absence d’apport constitue un frein à la création d’entreprise. Cependant, il est possible de vous orienter vers des activités de prestation de services : coaching, formation, prestation intellectuelle, UX, freelance, marketing, photographie. Les prestations de service peuvent facilement débuter sans mise de départ.
Le plus important dans un projet entrepreneurial est le temps. Dans une société accélérée comme la nôtre, le temps est notre bien le plus précieux. Un apport vous permet de gagner du temps et de confier des tâches techniques à des personnes qualifiées. A défaut de pouvoir sous-traiter vos tâches, vous allez devoir gagner du temps.
L’une des solutions est de choisir une structure juridique allégée sans capital minimum.
COMMENT BIEN CHOISIR SON STATUT JURIDIQUE ?
Ne faites aucunes démarches avant d’avoir répondu à ces points :
- Je veux entreprendre seul ou à plusieurs
- Je veux entreprendre avec ou sans apport initial
- Je veux entreprendre une activité de subsistance ou de croissance
- Je veux entreprendre avec ou sans risque pour mon patrimoine
Si vous envisagez d’entreprendre seul et sans apport vous opterez pour l’entreprise individuelle. L’entreprise individuelle correspond au degré zéro de l’organisation juridique.
Les démarches d’immatriculation sont facilitées et le régime fiscal et social est simplifié. L’entreprise individuelle regroupe plusieurs statuts juridiques : l’entreprise individuelle classique, l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) et la micro entreprise. Vous pouvez bénéficier du régime de la micro entreprise si votre chiffre d’affaires ne dépasse pas certains plafonds. Le micro entrepreneur bénéficie d’un régime fiscal et social simplifié. La comptabilité est également allégée. L’entreprise individuelle est idéale pour les activités de subsistance.
Si vous optez pour une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), une société à société limitée (SARL), une société par action simplifiée (SAS) ou une société par action simplifiée unipersonnelle (SASU) vous serez confrontés à des démarches administratives plus lourdes : rédaction de statut, frais d’immatriculation et de publication dans un journal d’annonces légales, comptabilité, régime fiscal (IR/IS). La mise en société de votre activité est adaptée aux activités de croissance.
TRANSFORMER UNE MICRO ENTREPRISE EN SOCIETE
Si votre activité de micro entrepreneur se développe et que votre chiffre d’affaires atteint les plafonds de chiffre d’affaires de la micro entreprise, vous pouvez transformer votre micro entreprise en société.
Avant d’effectuer les démarches de transformation, choisissez la forme juridique la plus adaptée à votre cas. En effet, la transformation aura des effets sur le régime fiscal, social, la TVA, la tenue de la comptabilité.
Dans tous les cas, vous devez accomplir des formalités pour passer en société :
- Faire une déclaration de cessation d’activité pour l’entreprise individuelle auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE)
- Immatriculer votre société (EURL, SARL, SAS, SASU) au Registre du Commerce et des Sociétés ou au répertoire des métiers auprès du CFE.
La sécurisation juridique de votre entreprise doit être votre priorité, avant même votre stratégie commerciale, votre recherche & développement. Une idée, un produit innovant ne fera jamais la fortune d’une entreprise qui ne dispose pas d’un cadre juridique solide.
Les documents juridiques comme les conditions générales de vente, les contrats de vente, les contrats de partenariat, les statuts de la société, représente la colonne vertébrale de la toute entreprise. C’est pourquoi Youlaw propose aux entrepreneurs et aux chefs d’entreprise une formation dédiée à la sécurisation juridique de l’entreprise.
Thibault LEVERT